L’amour de François Bégaudeau Version imprimable

Note : 4/5 (1 note)

Mots-clés :

Contrairement à beaucoup d’autres romans, l’auteur parle de l’amour avec un petit « a », c’est-à-dire celui qui ne se déclare pas et qui ne déchaîne pas les passions. Jacques et Jeanne vont se rencontrer au début des années 1970 presque par hasard et sans réel coup de foudre, ils vont pourtant cheminer côte à côte pendant une cinquantaine d’années. Ces décennies vont être composées de routine, de petits évènements, de disputes, d’attentions rares mais sincères et surtout de compromis qui évitent au couple de chavirer. Outre cette liaison qui peut paraître banale, l’auteur utilise un style sans artifices qui colle parfaitement à ce quotidien très commun. Pourtant de cet amour sans « je t’aime » émerge une présence authentique nourrit d’un mélange subtil de tendresse, de complicité et de fidélité.
Ce récit est également jalonné et enrichi de multiples références aux périodes évoquées. A la fois sensible et mélancolique ce non dénué d’humour est émouvant voire même bouleversant.

- bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

L’amour de François BégaudeauVerticales. Le Réserver ?

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La bombe de Frank Harris Version imprimable

Note : 4/5 (2 notes)

«Je m’appelle Rudolph Schnaubelt. C’est moi qui ait lancé la bombe qui tua huit policiers et en blessa soixante à Chicago, en 1886.»
Rudolph Schnaubelt est un vieil homme, avant de mourir, il éprouve le besoin de raconter sa vie. Jeune, il émigre d’Allemagne aux Etats-Unis, à Chicago. Pour survivre, il est contraint à travailler dans des usines. Il subit comme ses collègues, en grande majorité émigrés eux aussi des conditions de travail inhumaines. Le 1er mai 1886, à Chicago, les ouvriers quittent une manifestation quand la police charge avec une extrême violence. Le 4 mai 1886, à Chicago, Haymarket Square, des centaines d’ouvriers (en majorité étrangers) sont rassemblés pour faire valoir leurs droits. Une bombe explose, tue 8 policiers et en blessent des dizaines.
Rudolph Schnaubelt est l’auteur de cet attentat.
Porté par l’écriture forte de Frank Harris, ce qui entremêle fiction et faits réels nous plonge dans la vie des travailleurs immigrés surexploités et sous-payés, des grèves, des luttes sociales, des manifestations,… toutes ces manifestations qui donnèrent naissance au 1er mai. Passionnant de bout en bout, ce est d’une impressionnante. L'auteur parvient à nous toucher, nous scandaliser, nous émouvoir grâce à son écriture directe et sans concession.
Envie de lire un bon , un très bon ? Ne ratez pas La Bombe.

- bibliothécaire à la Médiathèque  Monnaie

La bombe de Frank Harris - La dernière goutte. Le Réserver ?

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Au-dedans de Will McPhail Version imprimable

Note : 5/5 (1 note)

Mots-clés :

Au-dedans, c'est l'histoire de Nick. Un mec ordinaire. Jeune citadin new yorkais. Bien sous tout rapport. Une vie partagée entre un job alimentaire dans une agence de publicité et des visites de routine chez sa mère, dans un appartement en chantier, où il fait bon de donner un coup de main de temps en temps sans avoir à beaucoup se soucier de meubler le silence. C'est l'histoire d'un homme seul, introverti, passablement nostalgique, trimbalant son spleen et un brillant esprit d'autodérision en soliloquant jour après jour avec ses souvenirs, ses nombreuses expériences de pensée et la somme de ses rendez-vous manqués. Car le drame de Nick, c'est de n'avoir jamais bien compris comment fonctionnaient les autres... Perdu depuis l'adolescence au beau milieu d'un monde caché d’interaction humaine hors de sa portée. Et bien conscient de passer à côté de quelque chose. Alors... À défaut de pouvoir compter sur ce quelque chose qui lui manque, Nick joue parfois la comédie. Par simple curiosité. En tachant de ne pas trop s'écarter du sentier rebattu des interactions sociales superficielles. Par exemple, en jouant le rôle du mec triste dans un bar, attendant impatiemment qu'un barista lui donne la réplique : "Ca va pas fort ?". Ou bien, en jouant le rôle de l'artiste sibyllin, si beau et si tourmenté, dessinant avec un p'tit air nonchalant une inconnue dans le métro. Ou encore en jouant le rôle du mec sympa, faisant la conversation avec son plombier en affectant de s’intéresser à son job et qui, pour faire bonne mesure, n'oubliera pas de lui proposer un p'tit café. Jusqu'à ce qu'un silence plus long que d'habitude, un regard un peu plus insistant, une réponse inattendue, ne viennent perturber l'ordre des choses.
Que les éléments de langage se prennent soudainement les pieds dans le tapis. Qu'une femme troublante entre en scène et fasse subitement tomber les masques. Qu'un paysage intérieur, une émotion, des mots qui comptent, surgissent brusquement pour faire éclater la vérité nue ! Que l'au-dedans peut un jour ouvrir une porte vers l'au-dehors. Et qu'au-dehors, il y a la vie et tout ce qui n'est pas encore arrivé...

Allan - Libraire à la Librairie des Cordeliers

Au-dedans de Will McPhail - 404 Editions. Le Réserver ?

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L’abbé Pierre. Une vie de combats de Frédéric Tellier Version imprimable

Note : 3/5 (2 notes)

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Henri Grouès (l’Abbé Pierre) est expulsé d’un monastère étant donné la vie difficile de ces moines. Il devient militaire, résistant, député et défenseur des sans-abris. Sa motivation est inébranlable et son énergie semble inépuisable. Il fonde les disciples d’Emmaüs afin de concrétiser son action. J’ai appris certains détails fort intéressants. La pauvreté, la faim et l’itinérance sont des incontournables de ce film biographique. La générosité et l’entraide sont aussi présents.
Le jeu des acteurs est entraînant et constant.
J’ai hésité devant la durée de la projection (137 minutes), mais j’aurais manqué un bon film. Force est de constater que le combat de l’abbé Pierre est encore d’.
Avec, entre autres, Benjamin Lavernhe dans le rôle de l’Abbé Pierre, Emmanuelle Bercot et Michel Vuillermoz.

Une suggestion de lecture proposée par un  de Montréal membre du club des Irrésistibles du Réseau des Bibliothèques Publiques Montréal partenaire des Médiathèques de ValenceRomansAgglo.

L’abbé Pierre. Une vie de combats  de Frédéric Tellier. Le Réserver ?

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Arctique solaire de Sophie Van der Linden Version imprimable

Note : 4/5 (3 notes)

Mots-clés :

L’autrice nous conte librement la vie très particulière d’Anna Boberg, artiste peintre autodidacte. Née en 1864 dans la bourgeoisie suédoise, pendant près de trente ans elle s’est rendue seule dans les îles Lofoten pour peindre les paysages enneigés de l’Arctique. Le froid et les conditions extrêmes ne l’ont jamais découragée. Toujours en quête de couleur, de matière et de lumière, elle recherchait à ressentir la beauté de ces territoires sauvages et le silence pour réaliser un tableau exceptionnel. Mariée à un célèbre architecte français, celui-ci l’a toujours encouragé et aidé dans sa démarche artistique.
Sophie Van der Linden signe un admirable par sa précision littéraire et sa beauté formelle. I
l se dégage de ce récit écrit à la première personne une dimension poétique, mélancolique et charnelle. Le ressort d’Anna Boberg repose sur une liaison féconde entre l’art, les paysages de l’Arctique, la liberté et l’amour qu’elle porte à son mari.

- bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

Arctique solaire de Sophie Van der Linden - Denoël. Le Réserver ?

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Le blog de l'autrice à découvrir ici

Les voleurs d’innocence de Sarai Walker Version imprimable

Note : 5/5 (2 notes)

Mots-clés :

Une maison qui ressemble à un gâteau de mariage, des parents dont le père est fabricant d’armes, une mère hantée et six filles. Tout pourrait être joyeux, magique, beau mais…" Les sœurs Chapel : D’abord elles sont mariée. Puis elles sont enterrées."

Comme il a été difficile de quitter les sœurs Chapel. De quitter cette histoire. Le récit est porté par un grand suspense et un souffle romanesque puissant. C’est tragiquement beau !

" Que se passerait-il si une seule femme disant la vérité sur sa vie ? Le monde s’ouvrirait en deux."

- Bibliothécaire à la Médiathèque  Monnaie

Les voleurs d’innocence de Sarai Walker - Gallmeister. Le Réserver ?

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Evolution de Tomorrow Comes The Harvest Version imprimable

Note : 3.5/5 (2 notes)

Mots-clés :

Une rencontre sincère et solaire entre trois musiciens d'horizons très différents qui allient percussions électroniques, tabla et synthétiseurs.
Une pour le corps et le cœur !

Bastien - Bibliothécaire à la Médiathéque Portes-Les-Valence

Evolution de Tomorrow Comes The Harvest. Le Réserver ?

Vous trouverez ce CD à l'espace musique dans les Médiathèques ValenceRomansAgglo.

La route de Manu Larcenet Version imprimable

Note : 3.2/5 (4 notes)

Mots-clés :

On parle beaucoup de cette BD depuis sa sortie cela ne vous aura sans doute pas échappé. Manu Larcenet, excellent auteur de BD, a fait une adaptation magnifique du éponyme de Cormac McCarthy, prix Pulitzer en 2007.
A l'époque, le livre m'avait profondément marqué par sa noirceur, sa violence, l'once d'humanité qui persiste malgré tout. Je n'ai jamais vu le film par peur que les images soient insoutenables. Mais là, dès que j'ai vu les premières planches publiées j'ai su que je lirai la BD. Et je ne le regrette absolument pas car... oui c'est là aussi glauque, violent, inquiétant... mais Manu Larcenet a su transmettre tout un panel d'émotions, juste par un regard, un geste il raconte tout l'amour du père pour son fils. C'est un récit où la barbarie règne, il y a les méchants et les gentils et beaucoup plus des premiers que des seconds. Il y a une scène frappante, lorsqu'ils découvrent un point d'eau, ils en profitent pour se laver et lorsqu'ils ont enlevés toutes les couches de vêtements qui les protègent c'est... une grande claque que se prend le . Je ne vous en dis pas plus mais sachez qu'on ne ressort pas indemne de cette lecture. Pas de happy ending donc dans cette histoire, McCarty tout comme Larcenet vont jusqu'au bout de la noirceur qu'impose la situation. Malgré tout, les différents gris utilisés illuminent le récit.
C'est mon premier coup de cœur de l'année.

  - Bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

La route de Manu Larcenet - Dargaud. Le Réserver ?


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